© Editions Belfond
Présentation de l’éditeur:
Elles écrivent des polars. De ceux que l’on dévore. Et à la demande d’un lecteur passionné, elles se sont réunies autour d’un thème séduisant : le musée comme lieu de tous les crimes.
Musée d’art moderne, d’histoire, d’anthropologie, de sciences, du tatouage, de cire, toutes les salles sont ouvertes. En y pénétrant, l’atmosphère feutrée génère une impression de calme, presque de recueillement. Le sentiment de paix semble total et pourtant, nous sommes déjà sur une scène de crime, les œuvres en présence ont été témoins de la violence, de l’horrible et du machiavélique. Crime d’honneur, meurtre passionnel, vengeance, copie meurtrière d’un tableau ou petit meurtre sans conséquence… Qu’on soit simple visiteur, touriste ou gangster aux mains rougies par le sang, tous les coups sont permis.
Mon avis:
En règle générale, je ne suis pas une grande lectrice de nouvelles. Mais quand des auteurs de polars et de romans noirs s’associent pour nous livrer un tel recueil, ma curiosité l’emporte toujours, comme ce fut le cas avec « Bruxelles Noir » dirigé par Michel Dufranne et paru aux éditions Asphalte.
Dans le cas présent, aux éditions Belfond, ce ne sont pas moins de 18 auteures (oui oui uniquement des femmes) belges, françaises et québécoises qui sont à la manœuvre pour nous mener sur la scène du crime. Je ne mentirai pas en disant que le simple fait de voir les noms de Barbara Abel, Karine Giebel et Ingrid Desjours a fortement influencé mon choix 😊 Mais ne connaissant pas le milieu du roman noir québécois, j’allais pouvoir rapidement combler cette lacune.
Et je ne suis pas déçue. Chaque auteure, à sa manière, en respectant toujours, de près ou de loin – l’obligation de lier son récit au contexte d’un musée, nous emmène dans un univers qui lui est propre, un style bien personnel.
La nouvelle peut se révéler être un exercice assez complexe. Comment, à travers quelques pages, être suffisamment concis pour livrer aux lecteurs un récit cohérent, ne mettant pas en scène une multitude de personnages, et surtout permettant le développement de la trame pour que celle-ci soit la plus claire et complète possible de sorte que le lecteur développe ce sentiment d’attente jusqu’au dénouement final, surtout ici dans le cas du roman noir.
De Paris, à Tokyo en passant par Toronto, dans le contexte d’un musée de la police, de sciences naturelles ou encore d’un musée du thé, nos auteures ont l’art et la manière qui leurs sont propres pour jouer avec nos sentiments et surtout nos nerfs.
Il serait impossible de les comparer tant leurs styles varient mais je recommanderais tout de même les récits de Karine Giebel (avec son style direct et angoissant), Barbara Abel (fidèle à son sujet de prédilection), Ingrid Desjours (dont la nouvelle m’a bluffée de par son approche), Nathalie Hug (pour ce sentiment d’oppression) et Claire Cooke (pour le dépaysement).
Richard Migneault (auteur québécois du blog Polar, noir et blanc) complète ce recueil en dressant le portrait de chacune des auteures nous permettant ainsi d’en apprendre davantage sur leur parcours, leurs inspirations mais aussi leur actualité littéraire. Un plus pour qui veut découvrir leurs écrits. Il est à noter que « Crimes au musée » est paru simultanément aux éditions Belfond et aux éditions Druide (Québec).
Je remercie les éditions Belfond pour leur confiance renouvelée.
Collectif dirigé par Richard Migneault, « Crimes au musée », Editions Belfond, 8 juin 2017, 416 pages.